Bloc de chirurgie esthétique

Chirurgie esthétique, je saute le pas ?

« Il a fait de la chirurgie esthétique ! » « Elle est refaite de partout … » Ces remarques sont monnaie courante aujourd’hui mais attention, le résultat d’un bon traitement esthétique ne doit plus pouvoir être identifié. L’idée est d’embellir ou de rajeunir sans que cela ne soit flagrant. Une opération esthétique qui se remarque est un mauvais résultat, celle qui ne se remarque pas est un bon résultat. Comment parler de l’opération aux patients et les aider à prendre leur décision ? Quelles sont les opérations possibles ? Quels sont les risques ? Quel est le suivi post-opératoire ?

Chirurgie esthétique : aide à la décision

Si la demande est rationnelle et qu’il y a une souffrance, alors se faire opérer est une bonne solution. Le patient doit également apprendre à vieillir et ne pas demander des choses aberrantes pour avoir un résultat le plus naturel possible.

Aussi, pour une entrée en douceur, la médecine esthétique est moins agressive que la chirurgie.  Les deux techniques les plus fiables en médecine esthétique sont le botox et l’injection d’acide hyaluronique. Ces deux méthodes permettent de ne pas trop prendre de risque.

Par ailleurs, il faut une très bonne communication entre le chirurgien et le médecin de famille. Le médecin de famille connait très bien son patient et sait ce qu’il peut supporter. Le chirurgien esthétique doit prendre du temps en consultation préopératoire pour affiner sa compréhension du patient.

Si la motivation du patient n’a pas été ciblée à la base, cela peut être une catastrophe au niveau des suites. Par ailleurs, si le chirurgien a un doute, il peut faire appel à un psychologue avant d’opérer.

Parmi les erreurs de communication, on recense également l’orientation d’un patient vers un type de chirurgie ou une taille de prothèse. Il est essentiel pour un chirurgien de refuser une opération si la demande du patient ne va pas dans le sens d’une demande raisonnable mais il ne doit pas non plus orienter son patient de manière significative.

De même, selon le patient, il faut anticiper le résultat et être très transparent sur ce qui pourra être obtenu. Par exemple, une mauvaise qualité de peau dans le cadre d’une liposuccion pourra nécessiter le retrait d’une partie de la peau et générer une cicatrice. Le patient doit absolument être au courant de ce type d’aléas avant d’envisager une opération.

Le patient de son côté doit vérifier auprès du conseil de l’ordre la qualification du chirurgien. De plus, connaitre quelqu’un qui a été opéré par un chirurgien met en confiance.

Les interventions esthétiques courantes

Elles sont très nombreuses, mais l’intervention la plus pratiquée au monde est la lipoaspiration, suivie de près par l’augmentation mammaire et enfin la chirurgie des paupières.

Le botox et l’acide hyaluronique est utilisé pour redonner de l’éclat à un visage. Le botox est utilisé sur le tiers supérieur du visage : le front, la ride du lion et les pattes d’oie. Il est très léger et permet de détendre les muscles du visage.

L’acide hyaluronique réhydrate le derme, il traite les rides et le volume du tiers inférieur du visage. L’injection doit être personnalisée. Le botox est généralement injecté deux fois par an. Si le patient décide d’arrêter les injections, il aura mieux vécu et ralenti son vieillissement pendant 5 ans.

Les paupières supérieures amputent parfois le champ visuel ; cela peut être une motivation de prise en charge par la sécurité sociale. Il s’agit ici de retirer ce qui vient alourdir la paupière.

L’acide hyaluronique peut être injecté au niveau des pommettes. On peut aussi faire une injection de graisse au patient. La différence est dans le mode opératoire. Pour l’option acide hyaluronique, l’injection peut être faite au cabinet du chirurgien esthétique, tandis que l’injection de graisse nécessite un prélèvement qui doit être réalisé en clinique.

Le lifting doit être personnalisé en fonction du visage, du mode de vie et de la motivation du patient. Le botox et l’acide hyaluronique permettent de compenser certains endroits du visage mais il y a des limites. C’est là que l’on observe parfois des visages trop gonflés. En fonction du visage, il vaut mieux parfois privilégier une opération de chirurgie esthétique.  

Prix, âge et risques en chirurgie esthétique

Un patient qui se fait lifter sera toujours mieux qu’une patiente qui ne se fera jamais lifter lorsque l’âge avance. De même, si la demande d’un mineur est justifiée pourquoi attendre ?  Il n’y a pas d’âge pour réaliser une opération de chirurgie esthétique.

Le cout de la chirurgie esthétique est très variable mais le chirurgien le plus cher ne sera pas forcément le meilleur.

Les risques opératoires sont les mêmes que ceux d’une opération classique. Le patient peut souffrir de complications :

D’une anesthésie locale : maux de tête, douleur, démangeaisons…

D’une anesthésie générale : nausées, vomissements, infections, allergies, mort …

Cicatricielles  : elles sont inévitables et définitives. La cicatrisation peut se prolonger pendant 3 ans, il faut avoir conscience que cela nécessitera de se protéger du soleil pendant longtemps.

-Vasculaires et hémorragiques :  Les personnes âgées de plus de 40 ans, en surpoids, fumeuses, souffrant de varices ou ayant des antécédents de maladies vasculaires doivent prendre certaines mesures. De même, la pilule contraceptive doit être arrêtée au moins un mois avant l’intervention. Pour les mêmes raisons, l’avion est contre-indiqué au moins 3 mois après la chirurgie. Il faut être vigilant envers les personnes qui prennent de l’aspirine ou des anti-coagulants.

-Infectieuses : abcès, retrait d’un implant infecté …

Les habitudes de vie et l’état de santé du patient influe grandement sur les risques encourus. Avant de se lancer, il est très important de bien se renseigner sur les risques encourus.

En cas d’échec de l’opération, il y a rarement des remboursements, cependant, les chirurgiens peuvent faire une retouche à titre gracieux.

Organiser le suivi

Des fiches de conseil préopératoire et postopératoire seront remises au patient avant l’opération. Le médecin généraliste doit toujours être au courant de l’opération afin d’alerter le chirurgien en cas de questionnement. Pour toute opération de chirurgie esthétique, le suivi de la cicatrice du patient fait partie intégrante du travail du chirurgien. La limitation de l’exposition solaire est une consigne post-opératoire essentielle pour garantir une bonne cicatrisation.